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L'ULTRA TRANS AUBRAC 2018
J'ai déjà fait des trails. Charcutrails de LACAUNE, Albatrail d’Alban, BRASSACATRAIL de BRASSAC, mais sur 12 km. Là le président de mon club me demande 25 km et 500 et quelques mètres de dénivelé positif. Je serais des vôtres.
Je peux vous dire que j'ai lâché mon bitume depuis le marathon de BARCELONE pour aller courir dans les montagnes tarnaises que je vois tous les jours. Partis le vendredi après-midi, avec les ami(e)s de l'AC LACAUNE, nous récupérons nos dossards. Pour une fois la course est un samedi. Pour moi même un samedi matin très tôt. Départ à 06h00, à la lueur de la lampe frontale.
L'ULTRA TRANS AUBRAC est une course qui se divise en plusieurs épreuves. Soit le 105 km en solo, soit en relais de 4 personnes, soit un 50 km en solo, soit un 8 km en solo. Nous le faisons en relais.
Au marathon de Barcelone, Tatiana (amie du club) m'avait aidé à terminer. Nous allons courir ensemble cette fois du début jusqu'à la fin. Allez, passons directement au départ. Dans le parc d'un château éclairé à la lueur des flambeaux et des frontales des coureurs. Le départ est très original ici. Un feu d'artifice son et lumière est fait et le départ se fait en même temps. Les coureurs n'ont juste le temps de voir partir deux trois fusées avant d'aller courir dans les montagnes et plaines de l'Aveyron.
Nous sommes en place. Quatre relais du club représentent notre ville et nous sommes tous les premiers sur la ligne de départ. Le speaker annonce que le feu d'artifice va débuter. Nous sommes prêts. Je fais un check avec mes ami(e)s pour les enfants ! Ils connaissent mon combat avec l'association. Ils m'aident tous au Charcutrails en septembre pour elle ! Et c'est parti ! Les lumières éclairent le sol et malgré la nuit, le nombre de lumières frontales, pectorales etc... nous fait voir comme en plein jour.
On entend encore une explosion des feux d'artifice mais la concentration prend vite le dessus. Tatiana est partie super vite. Elle voulait pas risquer d'être bousculée au départ avec les dépassements des coureurs « favoris ». Pas idiot du tout. Car cela double. On se retrouve quelques centaines de mètres plus tard. Un rapide tour d'horizon pour savoir si tout va bien et c'est le cas. La nuit est encore bien là mais nous savons que cela va changer. On voit quelques rayons sortir de l'horizon. Les frontales vont s'éteindre bientôt. Premières côtes. Je me sens super bien. Même la petite nuit et le peu d'heures de sommeil ne gênent pas.
Cinquième kilomètre, nous passons avec le lever de soleil dans un lieu dit où se trouve un château en pierres magnifique. Mais toutes les maisons et bâtisses autour sont du même type. Je sors le téléphone et photos photos et photos. Contrairement au marathon ou aux courses sur route, je ne suis pas le seul. Les traileurs prennent plein de photos et gardent des souvenirs des endroits où ils passent. Et je les comprends. Je rattrape Tatiana, on éteint les frontales et on attaque une grosse côte. Je l'encourage et nous montons doucement mais tranquillement. En haut nous entendons des cris et le son de cloches. Comme à BARCELONE nos accompagnants ont pris les cloches et signalent leurs présences et qu'ils nous ont vu. Nous levons la tête et nous distinguons nos amis ! Photos et encore photos. Au passage je dépose nos frontales. Nous n'en aurons plus besoin.
3 km plus tard, de nouveau les cloches. Ils sont encore là ! Nous sommes bien mais les encouragements permettent de recharger les batteries. Sourires, photos et remplissage de gourdes pour Tatiana. Les copains font aussi le ravitaillement. Cool ! Les gens sont partout et encouragent tout le monde. C'est top encore une fois ! Dans un petit hameau, une quinzaine de personnes est là. Ils sont calmes alors je leur cries en montrant Tatiana : « Cherchez pas. Elle est là la star elle a besoin de vous ! ». Cela a le don de les « réveiller » et ils encouragent Tatiana qui joue le jeu et joue la star ! Génial ! Juste après par contre, nouvelle grosse côte. Ma coéquipière me dit que l'an dernier elle l'avait pas super bien passé. On va la monter là encore tranquille et hop, la montée est avalée presque comme qui rigole. Nous passons dans des paysages magnifiques !
Je cours la tête haute. C'est superbe ! Je prends quelques photos encore et encore ! Certains chemins sont pas très larges. Remplis de cailloux et la boue les recouvrent. Cela ne m'empêche pas de courir. Je m'étonne à plusieurs reprises de faire cela. Moi qui est toujours peur de me faire des entorses je saute de cailloux en cailloux à des endroits où d'habitude, je marche. Je me retourne et j'attends ma coéquipière qui n'est jamais très loin. Un chemin plus « propice à la course » nous tend les bras et on relance. Vraiment génial ! Ho ho des cloches ! Une dernière fois nous voyons nos supporters ! Le temps et la course sont passés super vite nous avons fait les ¾. Tatiana m'indique que nous allons avoir la plus grosse difficulté du parcours bientôt. OK. Je suis prêt. Nous sommes très nombreux à cet endroit. Je vois la côte. Ah oui ! Sévère ! Deux bénévoles sont là. Je leur demande si le téléphérique est en panne car cela aurait été sympa de le prendre. Nous doublons quelques personnes et Tatiana commence à marcher. Je la regarde, je lui dis « je t'attends en haut ». un petit levé de pouce de sa part et je me lance. Je suis bien et je grimpe. Je double pas mal de coureurs. Faut dire que nous ne sommes pas nombreux à courir à cet endroit. Le bitume de cette côte gène certains aussi. Moi cela me motive. Et j'arrive en haut ! Je me suis pas arrêté, je me fais un petit « Super, Manu ! » dans la tête. L'entraînement a payé. Je suis content. J'attends Tatiana et je la prends en photo.
Nous allons passer au sommet de la montagne. Tatiana me dit nous allons tout en bas. Cela me fait penser que mon président m'avait dit que je n'allais pas aimer la dernière descente. Tout en pierres, glissantes en cas de pluie ou de boue. La phrase de la « miss » me rappelle cette information. Et nous arrivons à 4 km de l'arrivée. Voilà cette fameuse descente. Les cailloux sont bien là... et la boue aussi. Je ralentis. Pas le choix. Je ne me suis pas fait mal sur toute la course, je ne suis pas fatigué mais je fais super attention. Concentration intense ! Cela me fatiguera plus que le reste de la course ! Je pose mes pieds en ayant calculé toutes les possibilités pour ne pas glisser. Cela arrive à deux ou trois reprises et Tatiana – plus dans son élément – me donne quelques conseils. Je les mets en application de suite. « fais gaffe Manu, çà arrive ». Je regarde rapidement derrière moi et je vois 7/8 coureurs. Eux descendent comme des balles. Je me mets de suite sur le côté pour ne pas les gêner. Tatiana continue devant eux et je les vois la suivre. Il doit rester deux ou trois cent mètres dans cette descente de presque deux kilomètres. Je vois la sortie de ce chemin et la route. Enfin ! Je suis fatigué d'un seul coup. Je ne me suis pas tordu les chevilles. Tout va bien. Je prends une cinquantaine de mètres pour respirer et je relance la machine. Les coureurs qui m'ont doublé dans la descente m'ont pris quelques secondes d'avance mais je les rattrape assez facilement. Faut dire aussi que dans le lot certains font les 105 km en solo. Et ils doivent se ménager. La course est encore longue. Nous plus que deux kilomètres. Je rattrape Tatiana. Allez on y va on termine et on va passer le relais. Entrée dans la ville, là encore tout en pierres, on passe le pont et … oh une côte ! Pas longue mais bien sévère. Accroche Tatiana. On ne peut plus s'arrêter pas là. Au moral elle repart et arrive à ma hauteur facilement. Une dernière montée en plein soleil mais là facile pour la motiver. Son petit ami est avec l'appareil photo en haut de la côte. Je lui dis "tu n'as plus qu'à monter et sourire. Tu ne peux plus t'arrêter !" Et hop la dernière côte est avalée avec le sourire.
Nous arrivons devant la salle des fêtes où les relais se donnent. Je dis à Tatiana d'entrer la première et nous voyons nos amis à qui nous allons passer le relais ! Super moment ! Nous leur donnons le relais et nous nous prenons dans les bras ! C'est vraiment top de courir avec un ou une amie. Cela fait ma deuxième course d'affilée où je cours avec quelqu'un. C'est vraiment génial ! Le reste de la journée sera passé à encourager nos ami(e)s à l'aide de cris, applaudissements et du bruit des cloches.
L'équipe du relais dans laquelle je me trouvais ! Super ambiance !
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